Un train, comment ça marche ?

Mais oui, au fait, un train, comment ça marche ?

Précisons le tout de suite, il n’est pas question de vous faire un article à la Michel Chevalet sur le fonctionnement d’une locomotive. Je voulais vous parler des différentes marches, des allures, appliquées par les conducteurs. Trois marches sont strictement définies par le RGS (Règlement Général de Sécurité) : la marche à vue, la marche en manœuvre et la marche prudente. Avant de les évoquer, parlons tout d’abord du cas le plus courant.

  • La marche « normale » :

Il y a, bien évidemment, la marche que l’on pourrait qualifier de « normale ». Le conducteur rencontre des signaux ouverts. Dans ce cas, il roule à la vitesse maximale de son train en fonction de sa nature et de la ligne. Il existe effectivement différentes catégories de trains classées en fonction de leur poids et de leurs capacités de freinage. Pour chaque portion de ligne, une vitesse maximale est imposée en fonction de la catégorie du train. Pour faire simple, retenez que les trains de marchandises roulent en général à 100km/h maximum et les trains de voyageurs à 160km/h.

TGV SE à pleine vitesse

  • La marche à vue :

Si vous avez lu cet article, vous savez déjà que les conducteurs rencontrant un signal rouge (le sémaphore) doivent marquer l’arrêt puis appliquer la marche à vue. Cette marche est définie au RGS. En marche à vue, le conducteur doit rouler à une vitesse lui permettant d’arrêter son train dans la partie de voie qu’il peut voir. Le but est de pouvoir s’arrêter derrière un autre train, un signal imposant l’arrêt ou un éventuel obstacle. Par mesure de sécurité, la marche à vue est limitée à 30 km/h.

Elle est donc utilisée lorsque le conducteur franchit un sémaphore. Ce signal est généralement présenté quand, en ligne, le train en rattrape un autre. Elle est également appliquée pour entrer en gare sur une voie terminée par un heurtoir ou sur une voie occupée par un autre train.

  • La marche en manœuvre :
Comme son nom l’indique, la marche en manoeuvre est utilisée lors des manoeuvres mais également lorsque le train entre sur une voie de service.Là aussi, la vitesse est limitée à 30 km/h. Cette marche impose au conducteur d’être en mesure d’obéir aux signaux rencontrés mais également, et c’est pourquoi la vitesse doit être réduite, aux signaux qui pourraient lui être fait. En effet, lors d’une manoeuvre ou sur voie de service, un conducteur peut recevoir un ordre par un agent utilisant un drapeau, une lanterne ou la radio de manoeuvre.

Telle que définie au RGS, la marche en manoeuvre demande également au conducteur de « s’avancer avec prudence ». Sur voie de service ou en manoeuvre, il peut effectivement y avoir du personnel aux abords du train. La prudence s’impose donc.

En manoeuvre

  • La marche prudente :

La marche prudente, elle aussi définie au RGS, ne reprend aucune vitesse maximale obligatoire. Le règlement précise simplement qu’elle est a observer sur une partie de voie donnée et que la vitesse est à régler en fonction du motif donné au conducteur.

La marche prudente n’est en effet pas observée à l’initiative du conducteur ou imposée par la signalisation. Elle est le résultat d’un ordre délivré par un agent circulation suite au dysfonctionnement d’un passage à niveau, à la présence de personnes aux abords des voies, à une anomalie de la voie, …

Dans la pratique, les conducteurs sont généralement au pas, en capacité d’arrêter le train en quelques mètres.

Et voilà, nous avons fait le tour des marches utilisées par les conducteurs. Vous le voyez, nous aurons encore beaucoup parlé de sécurité et ce n’est pas fini car, maintenant que vous savez tout ça, je vais pouvoir vous parler plus avant de la gestion des incidents de circulation.