Travailler sur les voies, comment ça marche ?
Nous sommes un certains nombre de cheminots à avoir vécu cette scène alors que nous étions simple passager d’un train : au bord de la voie, une dizaine de gilet oranges qui regardent passer le train et là, un voyageur se lâche : « Regarde moi ça, ils sont payés à regarder passer les trains ! ».
On peste intérieurement sur le niveau de bêtise de la remarque et on se retient de ne pas lui dire que, s’ils étaient resté à bosser sur la voie, ils seraient tous morts au passage du train.
Mais au fait, comment fait on pour éviter l’accident lors de ces chantiers ? Voyons voir ça…
- Du monde plein les voies…
C’est que ça en concerne du monde, les travaux sur les voies ! Qui sont ces intervenants en gilet orange fluo ?

Dans les années 1820, le réseau ferré n’existe pas. Il ne s’agit pour le moment que de quelques lignes disséminées un peu partout en Europe. A l’époque, s’il est déjà question d’aiguillage, il n’est pas question de poste d’aiguillage ou de signalisation. Les aiguilleurs manoeuvrent les quelques aiguilles à pied d’oeuvre, c’est à dire que le levier commandant une aiguille est installé juste à côté de celle ci. Il n’existe pas de système de signalisation. Les trains sont espacés à la montre. Ils sont peu nombreux et ne roulent pas vite. On envoie donc le train suivant quand on estime que le précédent est assez loin. Les quelques signaux rencontrés par les trains sont faits par les aiguilleurs, à l’aide de drapeaux. C’est la préhistoire. Toute la sécurité repose sur l’humain. A la moindre erreur, aucun rattrapage possible. Toute l’évolution de l’aiguillage va justement être l’ajout de boucles de rattrapage aux erreurs humaines. 
Comme toujours en matière de chemin de fer, la conception des passages à niveau est entièrement axée sur l’aspect sécuritaire.
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