Une lumière dans la nuit…
Je travaille seul. Après des années d’open-space, je ne m’en plains pas. Ah, l’open-space ! Cette connerie inhumaine certainement créée par un patron paranoïaque qui voulait avoir un œil en continu sur ses employés ou par un grand penseur moderne qui devait théoriser sur les solutions pour une meilleure communication dans l’entreprise mais, revenons à nos moutons.
Dans la réalité, je ne suis pas toujours seul. Pendant les heures d’ouverture de la gare, il y a les voyageurs qui passent au guichet ou que je croise sur le quai. On échange les politesses d’usage ou on bavarde quelques (longues) minutes avec les habitués. Par contre, en dehors de ces plages horaires, c’est le retour de la solitude.
Heureusement, même à 2h du matin, dans le froid et le silence de la campagne, il reste une petite lumière dans la nuit. Cette lumière, c’est celle des cabines des locomotives que les conducteurs allument pour répondre à notre salut quand ils nous aperçoivent sur le quai.
Cette petite lumière, bien faible en comparaison de celle des fanaux qui nous foncent dessus à 160 km/h, c’est un petit geste qui semble dire: « Tu vois, tu n’es pas seul, je suis là aussi. » C’est un petit signe d’humanité entre deux collègues qui devraient être couchés depuis longtemps mais qui sont là, l’un qui tire sa rame et l’autre ses leviers pour que le train passe.
Merci chers collègues ! Dans les postes ou dans les gares que vous allez traverser, nous sommes là. Vous n’êtes pas seuls non plus.
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