Catégorie : L’humain sur les rails

Parce que, le chemin de fer, ce n’est pas que de la technique mais aussi de l’humain.

Et là, c’est le drame…

« Quel temps on a eu ces dernières semaines ! Un vrai plaisir cet avant goût de l’été, surtout quand, comme moi, on bosse un peu en extérieur. » 16h43, sous un beau soleil printanier, le TER 882114 termine son freinage quand j’en suis à me faire cette réflexion.

Descente de quelques voyageurs dont le lot d’habitués qui me saluent. Un oeil à la pendule, coup de sifflet, geste au conducteur pour demander la fermeture des portes puis je termine par un petit coup de guidon de départ. 16h44, bien à l’heure, l’AGC repart en direction de Mâcon.

Le TER 882114 redémarre après son arrêt à Pont de Veyle.
Le TER 882114 redémarre après son arrêt à Pont de Veyle.

Retour dans le poste. Tiens, le TGV prévu dans une dizaine de minutes n’est pas bien loin. Le TER franchit le signal de sortie de la gare. Je confirme la fermeture du signal et j’envoie l’annonce à  Mâcon. De son côté, le TGV doit déjà être en train de freiner. Il a six bonnes minutes d’avance le bougre. Vite, je trace l’itinéraire pour qu’il sorte du raccordement LGV et prenne la direction de Bourg en Bresse. Et là, c’est le drame… DRIIIINNNGGG !!!! Continuer la lecture

Quand faut y aller, faut y aller…

Le soleil brille sur Saint Etienne en cet après midi d’Avril. Il fait bon et nous avons mangé dehors, les fesses calées sur un tas de traverses, au milieu de wagons de fret et de quelques Caravelles radiées. Après la visite d’un poste d’aiguillage ce matin, nous allons passer l’après-midi à parler manœuvre. J’ai déjà vu faire grâce à des copains cheminots mais , dans le cadre d’une formation, ce sera autre chose. Ce soir, j’irai me coucher moins bête et j’aime ça.

Un Y 8000 au triage d'Ambérieu.
Un Y 8000 au triage d’Ambérieu.

Notre formateur a obtenu la présence d’un moniteur de manœuvre, un locotracteur Y 8000 et quelques wagons rien que pour nous. Les ordres de manœuvre au drapeau, à la radio, aux bips, tout y passe. Le 8000 porte bien son surnom de yoyo à faire ses allers et retours sur les deux voies dont nous disposons.

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Une lumière dans la nuit…

Je travaille seul. Après des années d’open-space, je ne m’en plains pas. Ah, l’open-space ! Cette connerie inhumaine certainement créée par un patron paranoïaque qui voulait avoir un œil en continu sur ses employés ou par un grand penseur moderne qui devait théoriser sur les solutions pour une meilleure communication dans l’entreprise mais, revenons à nos moutons.

Dans la réalité, je ne suis pas toujours seul. Pendant les heures d’ouverture de la gare, il y a les voyageurs qui passent au guichet ou que je croise sur le quai. On échange les politesses d’usage ou on bavarde quelques (longues) minutes avec les habitués. Par contre, en dehors de ces plages horaires, c’est le retour de la solitude.

Heureusement, même à 2h du matin, dans le froid et le silence de la campagne, il reste une petite lumière dans la nuit. Cette lumière, c’est celle des cabines des locomotives que les conducteurs allument pour répondre à notre salut quand ils nous aperçoivent sur le quai.

Une lumière dans la nuit...
Une lumière dans la nuit…

Cette petite lumière, bien faible en comparaison de celle des fanaux qui nous foncent dessus à 160 km/h, c’est un petit geste qui semble dire: « Tu vois, tu n’es pas seul, je suis là aussi. » C’est un petit signe d’humanité entre deux collègues qui devraient être couchés depuis longtemps mais qui sont là, l’un qui tire sa rame et l’autre ses leviers pour que le train passe.

Merci chers collègues ! Dans les postes ou dans les gares que vous allez traverser, nous sommes là. Vous n’êtes pas seuls non plus.