3×8…

Il est 2h et j’ai sommeil. Ça fait deux ou trois fois que mes paupières se ferment toutes seules et déjà une fois que ma tête s’écroule. Qu’il est désagréable ce moment de lutte. Il ne faut pas dormir. Il y a du monde plein les voies, sous ma protection. Ils ne devraient pas tarder à m’appeler pour faire sortir le train de travaux de leur chantier. Dans la foulée, il faudra le faire rentrer sur une autre zone. Échange de dépêches, vérification de la procédure. Faut pas faire d’erreur. Faut pas dormir.

Un petit tour sur les quais pour se tenir éveillé.
Un petit tour sur les quais pour se tenir éveillé.

Il est 5h30 et je n’ai pas sommeil. La fin des travaux, la relève, le quart d’heure de conduite pour rentrer à la maison et l’air frais du matin m’ont bien remis sur les rails. Ça fait déjà quarante cinq minutes que je tourne dans le lit et impossible de dormir. Dans une demie heure, ce sera le réveil de ma femme qui va sonner et ne manquera pas de me réveiller. Aller, tant pis, je me lève. Je retournerai au lit après son départ.

Il est 10h30, j’ai sommeil… mais il fait jour, il fait chaud et, dehors, la vie des autres suit son cours avec tous ses bruits. Une voiture qui passe, une portière qui claque, le voisin qui tond sa pelouse, des travaux sur la route, la vie quoi. Je tourne, je vire, impossible de me rendormir pourtant j’ai sommeil.

Il est 13h et je n’ai plus sommeil. Enfin, je ne sais plus si j’ai sommeil. Je suis juste totalement improductif. Je prépare le déjeuner mais là où il faut une étape en temps normal, il m’en faut deux, voir trois. J’oublie tout. Je vais au salon chercher une assiette, une grande cuillère et une spatule mais je reviens sans l’assiette. Ça tombe bien, j’ai aussi oublié qu’il me fallait l’égouttoir. Je retourne au salon et je reviens avec l’assiette mais sans l’égouttoir. Bref, j’avance mais c’est laborieux.

Ambiance nuit dans le poste.
Ambiance nuit dans le poste.

Il est 15h, on a mangé. Le ventre plein, la digestion me rappelle que j’ai sommeil. Aller, une sieste. Quel bonheur de se glisser à nouveaux dans les draps.

Il est 16h. Réveillé un peu vaseux à cause de la chaleur, je me sens tout de même enfin en forme. Il était temps ! Loisirs, jardinage, bricolage, c’est le moment de faire enfin quelque chose de ma journée !

Il est 18h et je recommence à tourner bêtement en rond pour faire un truc pourtant simple. Ben oui, j’ai besoin de huit ou neuf heures de sommeil et je n’en suis qu’à cinq et encore, en deux fois. Il en manque un gros poil…

Il est 21h, déjà une demie heure que j’ai repris le boulot et… j’ai sommeil. Quand je pense qu’avant de rentrer dans la boite, je m’imaginais faire ma nuit de boulot, dormir de 5h à midi puis enchainer sur une belle après midi de temps libre. Ça me vendait du rêve le 3×8… tant que je n’y avais pas goûté.

Aller, courage, plus que quatre jours comme ça et, la semaine prochaine, ça ira mieux, ou pas… le réveil sonnera à 3h40.