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Une lumière dans la nuit…

Je travaille seul. Après des années d’open-space, je ne m’en plains pas. Ah, l’open-space ! Cette connerie inhumaine certainement créée par un patron paranoïaque qui voulait avoir un œil en continu sur ses employés ou par un grand penseur moderne qui devait théoriser sur les solutions pour une meilleure communication dans l’entreprise mais, revenons à nos moutons.

Dans la réalité, je ne suis pas toujours seul. Pendant les heures d’ouverture de la gare, il y a les voyageurs qui passent au guichet ou que je croise sur le quai. On échange les politesses d’usage ou on bavarde quelques (longues) minutes avec les habitués. Par contre, en dehors de ces plages horaires, c’est le retour de la solitude.

Heureusement, même à 2h du matin, dans le froid et le silence de la campagne, il reste une petite lumière dans la nuit. Cette lumière, c’est celle des cabines des locomotives que les conducteurs allument pour répondre à notre salut quand ils nous aperçoivent sur le quai.

Une lumière dans la nuit...
Une lumière dans la nuit…

Cette petite lumière, bien faible en comparaison de celle des fanaux qui nous foncent dessus à 160 km/h, c’est un petit geste qui semble dire: « Tu vois, tu n’es pas seul, je suis là aussi. » C’est un petit signe d’humanité entre deux collègues qui devraient être couchés depuis longtemps mais qui sont là, l’un qui tire sa rame et l’autre ses leviers pour que le train passe.

Merci chers collègues ! Dans les postes ou dans les gares que vous allez traverser, nous sommes là. Vous n’êtes pas seuls non plus.

« Vous allez vous faire tuer ! – C’est ce que je veux ! »

Grand beau temps en cette fin Septembre. La porte du bureau est grande ouverte sur le quai. A cette heure, les TER du midi sont déjà passés. On est dans le grand moment de calme de l’après midi. Entre 13h30 et 16h, il n’y a que peu de trains à faire passer et presque personne au guichet. La journée de boulot ne s’annonce pas désagréable.Belle journée sur la voie

Un train est annoncé. Quatre minutes plus tard, la sonnerie du passage à niveau au bout du quai m’indique qu’il est temps de sortir effectuer la STEM.

Un coup d’œil sur la gauche, le signal au bout du quai indique bien la voie libre, un seul ID est allumé. Le train sera donc bien aiguillé dans la bonne direction. Le passage à niveau est bien fermé mais il y a un hic. Un hic de taille même ! Un piéton se tient là, debout, les bras croisés, entre la voie et les barrières déjà abaissées. Continuer la lecture