141, 231, CC, BB, Z, X, …
Vous avez peut être déjà remarqué ces numéros apposés sur les trains :
Certains clients nous font parfois remarquer qu’ils ne correspondent pas avec le numéro présent sur leur billet, et pour cause, il s’agit de ce qui pourrait correspondre au « numéro de série » de la locomotive.
Aujourd’hui, nous allons donc nous plonger dans le paradis des lettres et des numéros : la numérotation du matériel de la SNCF. Croyez moi, il y a du boulot ! Soyons clairs d’emblée, le but n’est pas d’être exhaustif mais de permettre au profane de s’y retrouver.
- Les locomotives à vapeur :
Commençons donc par du matériel ancien mais que vous pourrez voir encore circuler grâce à des associations, les locomotives à vapeur :
La numérotation de ces locomotives était basée sur la disposition de leurs essieux et désignée par 3 chiffres. Le premier désigne le nombre d’essieux à l’avant, le deuxième, le nombre d’essieux moteurs (reliés à l’embiellage) et le troisième, le nombre d’essieux à l’arrière.
La locomotive de la photo est une 241. Pourquoi ? Comptons les essieux depuis l’avant : 2 essieux porteurs, 4 essieux moteurs, 1 essieu porteur.
Diverses dispositions étaient utilisées selon les types de machines : 020, 140, 150, 141, 231, 241,…
La numérotation des engins était complétée par une lettre qui désignait la série de la locomotive. Une machine de type 231 pouvait donc être 231A, 231C ou 231K.
Avec l’arrivée du diesel, de l’électrique, ainsi que la fin de la vapeur, la numérotation des locomotives perdit de sa logique et obligea rapidement à adopter un nouveau système.
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- Les locomotives diesel et électriques :
La désignation de l’engin moteur correspond toujours au comptage des essieux depuis l’avant de la locomotive vers l’arrière. La nouveauté vient du fait qu’un essieu moteur est désigné par un A, un groupe de deux essieux moteurs par un B, un groupe de trois essieux moteurs par un C, un groupe de quatre essieux moteurs par un D, …
Petite démonstration avec cette 2CC2 :
Nous avons bien, 2 essieux porteurs, un groupe de trois essieux moteurs (C), un deuxième groupe de trois essieux moteurs (C) et enfin 2 essieux porteurs.
Des nos jours, les machines à adhérence totale, c’est à dire dont les essieux sont à la fois porteurs et moteurs ont supplanté ce genre de dinosaure et la disposition la plus courante est le BB :
Le CC existe encore mais est en voie de disparition puisque seuls les CC 72000 et les CC 72100 l’utilisent encore, soit 28 machines sur les centaines utilisées par la SNCF. Il subsiste également (mais pour combien de temps ?) un original A1AA1A qui n’est pas encore radié des effectifs.
A ces lettres, s’ajoutent des chiffres qui désignent la série de la locomotive mais également son mode de traction :
- 0 à 9000 : locomotive électrique fonctionnant sous 1500V continu.
- 10000 à 19000 : locomotive électrique fonctionnant sous 25000V alternatif
- 20000 à 29000 : locomotive électrique bicourant (1500 continu / 25000 alternatif)
- 30000 à 39000 : locomotive électrique tricourant (1500 continu / 25000 alternatif / autre courant)
- 40000 à 49000 : locomotive électrique quadricourant (1500 continu / 25000 alternatif / deux autres courants)
- 60000 et plus : locomotive diesel
Une BB 7200 est donc une locomotive comportant deux groupes de deux essieux moteurs et fonctionnant sous 1500V continu. Une CC 40100, une machine électrique comportant deux groupes de trois essieux moteurs et fonctionnant sous 1500V continu, 25000V alternatif et, dans le cas de cette série, 3000V continu et 15000V alternatif. Une BB 75000 comporte deux groupes de deux essieux moteurs et est un engin diesel.
Je vous laisse chercher par vous même les caractéristiques de cet engin moteur :
Ne cherchez pas trop longtemps, il y a un piège ! Le numéro est sur 6 chiffres. En effet, avec la séparation des diverses activités de la SNCF en branches distinctes, les engins moteurs ont parfois récupéré un sixième chiffre placé devant leur numéro. Voici à quoi ils correspond :
- 1 : SNCF Voyages
- 2 : Intercités
- 4 : Fret SNCF
- 5 : TER
- 6 : Infrastructure
- 8 : Transilien
La locomotive de la photo appartient donc à l’activité TER et est la BB 22395.
- Les autorails, automoteurs et automotrices :
- Les TGV :
- Le matériel bimode :
- Les locotracteurs :
Super, merci !
Wahou j’arrive en retard, mais je ne peux pas me retenir de commenter. Comme amateur, je connaissais déjà les principes de numérotation par rapport aux modes, mais je ne connaissais pas le coup des essieux moteurs qui expliquent (notamment) le BB. Lecture très intéressante et enrichissante !
Il y a juste une petite erreur, quand les lettres sont en majuscules, cela indique non seulement, le nombres d’essieux porteur mais il aussi qu’ils sont moteurs !!
??
Je viens d’enrichir ma culture avec ce texte fabuleusement instructif. Je vais pouvoir bluffer mes amis la prochaine foi qu’on montra dans un train. Ces engins sont quand même assez fascinants…